Quel est le degré d’indépendance énergétique de la Suisse ?

Le degré d’indépendance énergétique de la Suisse en 2018 n’est que de 25 %. Autrement dit, nous dépendons à 75 % de l’étranger pour notre approvisionnement en énergie primaire.

L’indépendance énergétique désigne la capacité d’un pays à satisfaire ses besoins en énergie sans recourir à des importations de l’étranger. On parle également d’autosuffisance, ou d’autarcie, énergétique. Un pays en situation de complète indépendance énergétique s’approvisionne exclusivement en sources d’énergie primaire disponibles à l’intérieur de ses frontières : pétrole, charbon, gaz naturel, combustible nucléaire, énergies renouvelables. Il a également la capacité de les exploiter et de les convertir en énergie finale (essence, diesel, électricité, etc.), mise à la disposition du consommateur. Aucun pays ne bénéficie d’une telle situation d’autosuffisance complète.

La Suisse importe aujourd’hui la plus grande partie des ressources énergétiques qu’elle consomme : produits pétroliers (pétrole brut, essence, diesel, kérosène, mazout), gaz naturel, charbon (en très faible quantité), et combustible nucléaire. Nous importons également des quantités croissantes d’électricité, et de biomasse sous forme essentiellement de pellets de bois et de biocarburants liquides (bioéthanol et biodiesel).

Sur une base annuelle, la Suisse subvient donc pour un petit quart à ses besoins énergétiques grâce à des ressources indigènes : l’hydraulique (12,3 %), l’incinération des déchets ménagers et industriels (5,4 %) et le bois (3,7 %). Les autres sources renouvelables (biogaz, énergie solaire, éolien, chaleur de l’environnement) n’apportent actuellement qu’une contribution marginale de l’ordre de 3 % à notre approvisionnement énergétique national [→ Q47].

La dépendance énergétique envers l’étranger présente un niveau de risque variant fortement avec le pays concerné. Ainsi, s’approvisionner en bois polonais ou en gaz naturel norvégien, pour ne citer que deux exemples, présente un risque limité tant du point de vue macro-économique que géopolitique, contrairement aux agents énergétiques importés de zones moins stables ou de pays présentant des régimes autoritaires [→ Q21].