Pourquoi consommons-nous de plus en plus d’électricité ?

Notre consommation d’électricité augmente pour trois raisons. Premièrement, cet agent énergétique s’avère irremplaçable pour de nombreux services, comme l’éclairage et les appareils électroniques, dont notre société technologique fait un usage croissant. Deuxièmement, le développement de la mobilité électrique et des services à une population vieillissante vont également contribuer à l’augmentation des besoins. Troisièmement, la consommation du pompage-turbinage pour le stockage de l’électricité (notamment renouvelable) va également augmenter.

Entre 2000 et 2010, la demande en énergie finale en Suisse a augmenté de 7 %, avant de diminuer d’autant en 2018 à cause des conditions climatiques plus clémentes. Durant la même période, la consommation d’électricité a bondi de 10 % (+ 5.5 TWh), passant de 52 à 57,5 TWh. Cette tendance a pour conséquence que la part de l’électricité dans notre consommation énergétique ne cesse d’augmenter, lentement mais sûrement. En 2018, l’électricité représentait 25 % de notre consommation totale, alors qu’elle n’était encore que de 20 % en 1990. Cette évolution s’est amorcée dès les années 1970, à la suite des chocs pétroliers de 1973 et 1979 [→ Q10].

Cette croissance ne résulte pas d’une application dominante. Au contraire, entre 2000 et 2018, à l’exception de l’éclairage, toutes les utilisations de l’électricité ont augmenté, notamment : chauffage (+ 1 TWh), climatisation (+ 1,2 TWh), appareils électroniques (+ 0,5 TWh), mobilité électrique (+ 0,5 TWh). C’est donc l’ensemble de notre société qui s’électrifie peu à peu. Il faut noter que l’augmentation de la consommation pour le chauffage n’est pas due au chauffage électrique direct (que l’on cherche à bannir, [→ Q26].

En pourcentage, les appareils électroniques ont engendré une forte hausse de consommation entre 2000 et 2018 : + 23 % (passant de 2,4 à 3,1 TWh, soit + 0,7 TWh) ! Rien de surprenant, compte tenu de la prolifération de ces appareils. Malgré tout, en chiffres absolus, la consommation totale de ces appareils reste marginale, puisqu’elle représente moins de 6 % de notre consommation totale d’électricité.

La tendance à l’électrification devrait se poursuivre dans les décennies à venir. La part de l’électricité dans le mix énergétique suisse pourrait avoisiner 30 % en 2035 et s’approcher de 40 % en 2050, quel que soit le scénario considéré [→ Q87].

Naturellement, le processus d’électrification de notre société renforce encore le défi de la sortie du nucléaire.