Les ampoules à incandescence bannies, peut-on rendre l’éclairage encore plus efficace ?

Certainement ! La prochaine étape consistera à remplacer la grande majorité des lampes halogènes et des ampoules fluocompactes par des LED, qui sont en constant progrès tant au niveau de l’efficacité énergétique que du confort visuel. En parallèle, on pourra introduire des techniques permettant de mieux récolter et distribuer la lumière naturelle dans les bâtiments.

L’éclairage a consommé 5,8 TWh d’électricité en 2018 en Suisse, soit 2,5 % de nos besoins en énergie finale, et 9 % de notre consommation d’électricité. Ce dernier pourcentage est resté relativement stable au cours des dix dernières années. Le secteur des services consomme environ la moitié de l’électricité pour l’éclairage, suivi par l’industrie (26 %) et les bâtiments d’habitation (21 %). La part de l’éclairage dans la consommation d’énergie finale des ménages est marginale, puisqu’elle ne représente que 1,9 % de leur consommation énergétique totale et moins de 10 % de leur électricité.

Plus d’un siècle après leur arrivée sur le marché, les ampoules à incandescence, ou ampoules à filament, ont été définitivement bannies en Suisse et dans l’Union européenne, en raison de leur très faible efficacité énergétique. Seulement 5 % de l’électricité qu’elles consommaient était transformée en lumière visible, le reste étant perdu en chaleur (d’où le fait qu’elles étaient brûlantes). Elles ont été progressivement remplacées par des lampes et ampoules dites à basse consommation (ampoules halogènes, puis fluocompactes) et plus récemment par les diodes électroluminescentes, plus connues sous le nom de LED (acronyme anglais pour Light Emitting Diodes).

Toutes ces alternatives consomment moins d’électricité que les ampoules à incandescence, mais ne sont pas équivalentes pour autant. L’efficacité énergétique d’une lampe se définit par l’intensité de lumière émise (mesurée dans une unité appelée le lumen) par watt de puissance électrique consommée. La bonne vieille ampoule à incandescence fournissait 10 à 15 lumens par watt (Lm/W). Pour le même watt de puissance électrique consommé, l’ampoule halogène produit 15 à 20 lumens, la lampe fluocompacte 40 à 70 lumens, le fluorescent 70-80 lumens, et la LED 40-130 lumens.

Ce classement indique que, dans chaque catégorie de produit, il existe des bons et des mauvais élèves. Un potentiel important d’économie existe encore dans l’éclairage en favorisant les technologies les plus efficaces, et en choisissant les lampes de meilleure qualité dans chaque catégorie. La prochaine technologie qui se verra proscrite sera vraisemblablement la lampe halogène, étant donné sa faible efficacité et durée de vie limitée. Les lampes les plus économiques et respectueuses de l’environnement sont les LED. Elles offrent la meilleure efficacité énergétique, une longue durée de vie, une intensité lumineuse réglable, un allumage rapide, pas d’émissions d’UV, tout en ne contaminant pas l’environnement en fin de vie, car elles ne contiennent pas de métaux polluants comme le mercure ou le sodium. Toutefois, l’efficacité des LED dépend de différents facteurs dont la couleur. Les lumières de couleurs chaudes qui sont les plus agréables pour l’œil présentent malheureusement la plus faible efficacité énergétique.

Le potentiel d’économie dans l’éclairage était estimé à 2,6 TWh, soit 35 % d’économie par rapport à la consommation annuelle en 2013, et environ 50% par rapport à la consommation annuelle actuelle (2018). On pourrait y ajouter les gains potentiels pour la climatisation des locaux, qui n’ont pas été estimés : plus l’efficacité lumineuse est élevée, plus les pertes thermiques sont faibles, moins les pièces chauffent et plus les besoins en climatisation se réduisent, notamment dans les bureaux en été.

Enfin, de nouvelles technologies pour capter et diffuser la lumière naturelle visent à réduire considérablement l’éclairage artificiel en journée. Il s’agit d’apporter de la lumière naturelle, notamment dans les sous-sols et les locaux sans fenêtres, en combinant des concentrateurs à miroir, des puits de lumière et le transport de lumière par fibres optiques. Le potentiel de gain énergétique grâce à l’usage accru de l’éclairage naturel est difficile à chiffrer. Il va sans dire qu’une architecture adaptée permet aussi d’améliorer l’éclairage naturel dans tous les locaux !

Références

Kemmler, Spillmann & Koziel (2018)
, & (). Ex-post-analyse des schweizerischen energieverbrauchs 2000-2017 nach bestimmungsfaktoren. Office fédéral de l'énergie (OFEN).
Kemmler, A and Koziel, S and Wüthrich, P and Notter, B and Keller, M and Jakob, M and Catenazzi, G (2017)
(). Analyse des schweizerischen Energieverbrauchs 2000-2016 nach Verwendungszwecken. Office fédéral de l'énergie (OFEN).
Office fédéral de l'énergie (OFEN) (2018)
(). Statistique suisse de l’électricité 2018. OFEN.
Office fédéral de l'énergie (OFEN) (2019)
(). Statistique globale de l’énergie 2018. OFEN.
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