Comment évoluent nos besoins de mobilité ?

Nos besoins de transport et de mobilité augmentent plus vite que la population, tant pour le rail que pour la route. Le secteur des transports compte aujourd’hui pour 36 % de notre consommation énergétique finale, contre 32 % en 1990.

Entre 2000 et 2018, la population de la Suisse a augmenté de près de 20 %. Durant cette période, le nombre de kilomètres parcourus a connu une augmentation beaucoup plus forte [→ voir figure ci-dessous] : + 62 % pour le rail et + 29 % pour la route pour le transport des personnes. Seul le transport des marchandises par le rail a fortement régressé depuis 2004, pour revenir à son niveau de 1995. La contribution du trafic de transit à cette évolution générale est importante également (principalement les véhicules qui traversent la Suisse selon l’axe nord-sud).

Malgré cette forte hausse de la demande de mobilité et de transport, l’énergie finale consommée par ce secteur au niveau national n’a subi qu’une augmentation de 3 % en 13 ans, passant de 84 TWh en 2000 à 86 TWh en 2018, grâce à la constante amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules.

Outre l’augmentation de la population, les facteurs socio-économiques suivants ont contribué à cette augmentation :

• La croissance du produit intérieur brut [→ Q9].
• La croissance du taux de motorisation : la Suisse comptait en moyenne 543 voitures de tourisme pour 1000 habitants en 2018, contre 493 en 2000.
• La légère diminution du taux d’occupation des voitures : 1,56 occupant en moyenne aujourd’hui, contre 1,6 en 2000.

Le trafic routier contribue aujourd’hui pour trois quarts au transport de voyageurs en Suisse (102 milliards de voyageurs-kilomètres) ainsi que pour trois quarts à la consommation d’énergie finale du secteur. Le rail couvre quant à lui 15 % de nos besoins en transport de voyageurs (21 milliards de voyageurs-kilomètres), mais ne consomme que 4 % de l’énergie finale du secteur, ce qui démontre l’efficacité énergétique du chemin de fer électrifié à 100 %. À l’inverse, le trafic aérien consomme près de 25 % de l’énergie finale du secteur pour seulement 5 % des prestations de transport fournies (5 milliards de voyageurs-kilomètres en 2014), ce qui traduit la faible efficacité énergétique de ce mode de transport, malgré un taux de remplissage moyen des avions de presque 80 % au niveau mondial.

Les progrès technologiques ne permettront pas à eux seuls de maîtriser l’évolution de la consommation du secteur des transports. Des mesures visant à modérer, voire à diminuer la demande de mobilité et de transport, seront nécessaires [→ Q37]. Dans ce contexte, il faut savoir que chaque Suisse se déplace en moyenne 1h30 par jour, dont environ trois quarts d’heure pour les loisirs (tourisme, restaurant, famille, etc.), un quart d’heure pour les achats, un quart d’heure pour les déplacements à but professionnel et dix minutes en attente. Les mesures visant à juguler la mobilité des pendulaires ne touchent donc qu’une petite partie de l’ensemble des déplacements quotidiens. La société dite « de loisirs » et l’allongement de la durée de la vie, avec son cortège de seniors en pleine forme, constituent de nouveaux défis pour une éventuelle modération de la mobilité.