Le fait que près de deux tiers de nos besoins en énergie finale (63% en 2017) de nos besoins en énergie sont aujourd’hui satisfaits par des produits fossiles importés de l’étranger résulte d’une part de leur grande disponibilité et de leurs avantages autant techniques qu’économiques, et d’autre part de l’inertie de notre système énergétique qui n’a pas la capacité d’évoluer rapidement vers des solutions alternatives.
Notre production et notre consommation d’électricité varient selon les saisons. Notre production indigène d’électricité culmine en été, lorsque les centrales hydrauliques au fil de l’eau bénéficient de la fonte des neiges.
En comparaison internationale, malgré son électricité à faible intensité carbone, la Suisse ne fait pas vraiment figure de bon élève concernant ses émissions de CO2. Elle se doit donc de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre, notamment dans les secteurs des transports et du bâtiment.
Le potentiel de l’hydroélectricité en Suisse est déjà utilisé à plus de 90 %. Par conséquent, il est peu probable que de nouveaux grands barrages à accumulation puissent être construits. Faute de sites adéquats, mais aussi en raison de leur impact sur l’environnement.
Dans un premier temps, la fonte des glaciers devrait augmenter notre potentiel hydroélectrique. A moyen terme, ce potentiel devrait commencer à décroître. Les conséquences au-delà de 2050 restent incertaines.
L’eau turbinée par nos usines hydroélectriques provient, en partie, des précipitations annuelles (pluie, neige).
Hélas non, au contraire ! Le pompage-turbinage n’est pas une source d’énergie, mais un procédé de stockage de l’électricité qui se traduit par une perte d’énergie de l’ordre de 17-30 %.
La décision de sortir du nucléaire ne fixe pas de date pour l’arrêt de nos centrales nucléaires. Elles pourront donc poursuivre leur exploitation tant que leur sécurité est garantie. A l’exception de Mühleberg, arrêtée en décembre 2019, les quatre autres réacteurs pourraient être exploités jusqu’à leur 60e anniversaire.
Si l’électricité de nos centrales nucléaires était remplacée par de la production renouvelable, nos émissions de CO2 devraient rester stables. Par contre, si nous remplacions notre courant nucléaire par de l’électricité produite par des centrales à gaz en Suisse ou par de l’électricité importée, nos émissions augmenteraient notablement, mais seraient vraisemblablement compensées.
Depuis 2001, nos déchets nucléaires se trouvent entreposés à Würenlingen (Argovie), dans des halles de stockage intermédiaire. Un site pour le stockage définitif en couche géologique profonde est en cours d’identification en Suisse.
De nouveaux types de réacteurs à fission nucléaire, dits de « 4e génération », font l’objet de développements depuis une vingtaine d’années. S’ils tiennent leurs promesses en termes de sécurité, d’efficacité et de capacité à réduire les déchets radioactifs, ils pourraient jouer un rôle à l’horizon 2030-2050.
Le degré d’indépendance énergétique de la Suisse en 2018 n’est que de 25 %. Autrement dit, nous dépendons à 75 % de l’étranger pour notre approvisionnement en énergie primaire.
L’indépendance énergétique désigne la capacité d’un pays à satisfaire ses besoins en énergie sans recourir à des importations de l’étranger.
Nos besoins en énergie finale sont aujourd’hui assurés à plus de deux tiers par des agents fossiles. La totalité de cette énergie fossile provient de l’étranger. La Suisse se trouverait donc confrontée à des problèmes très sérieux en cas de coupure d’approvisionnement.
En cas d’impossibilité de s’approvisionner à l’étranger, la Suisse pourrait tenir entre 2.5 et 5 mois, selon le type de produit pétrolier, sans importer d’hydrocarbures. S’agissant de l’électricité, la Suisse ne pourrait tenir qu’entre une et trois semaines en hiver sans importer de courant de l’étranger.
Non, pas forcément. L’indépendance énergétique de la Suisse devrait même s’améliorer avec la sortie du nucléaire, puisque nous importons la totalité des barres d’uranium enrichi consommées dans nos centrales nucléaires. D’autant qu’une part significative de notre production d’électricité nucléaire sera a priori remplacée par des mesures d’efficacité énergétique permettant d’abaisser notre consommation, et par des énergies renouvelables disponibles localement.